VOYAGES
DES MISSIONNAIRES NATURALISTES
A TRAVERS LE MONDE PENDANT CINQ SIÈCLES
xve A xxe SIÈCLES
PAR
P. FOURNIER
Docteur ès lettres, Docteur ès sciences U.P.
Directeur du Monde
des Plantes
2 figures, 30 portraits
ENCYCLOPÉDIE
BIOLOGIQUE
PAUL LECHEVALIER & FILS
EDITEURS
12, RUE DE TOURNON, 12
PARIS-VIe
_
1932
C’est vraiment aux Antilles que le XVIIIe siècle posséda sa plus riche floraison de naturalistes. Ce pays enchanteur les attirait à lui ou faisait eux la vocation. Le premier et le plus grand des naturalistes est le minime Charles Plumier.
« Plumier est peut-être, déclare Cuvier, de tous les hommes qui se sont occupés d'Histoire naturelle, celui qui a été le plus actif» [2] ; Haller l’égale presque à Tournefort, et Burmann, en publiant ses dessins, lui donne le titre glorieux de « princeps botanicorum ». Malheureusement pour sa gloire, et par un phénomène paradoxal dans l'histoire des sciences, il est venu cinquante ans trop tôt. Sans égard, en effet, à l'iniquité criante qu'elle constitue vis-à-vis des anciens botanistes, la Loi de priorité, admise aujourd’hui, rejette avec ingratitude dans la synonymie, c'est-à-dire dans l’oubli tous les noms antérieurs au Species de Linné (1753). C'est ainsi que la nomenclature actuelle a effacé la trace de tant de brillantes découvertes. Des nombreuses espèces dues à PLUMIER qui ont porté glorieusement son nom, la plupart ont dû dépouiller cette légitime appellation de leur créateur comme si ç'eût été une parure d'emprunt. .
Il reste vrai néanmoins que «parmi les Pères de la Botanique qui étudièrent la flore tropicale américaine (l'allemand Margraf, le hollandais Guillaume Piso, l'anglais Hans Sloane), Charles PLUMIER occupe incontestablement le premier rang, tant pour le grand nombre de nouveaux genres et de nouvelles espèces découverts par lui, que pour les excellentes descriptions et les superbes figures qu'il leur a consacrées » [3].
L’étendue de ses travaux est étonnante. Dans le court espace de temps compris entre 1689, année où il aborde pour la première fois; dans les Indes occidentales, et, sa mort prématurée en 1704, non seulement il accomplit trois voyages en Amérique, mais encore il exécuta ses grands ouvrages sur les plantes et les animaux des îles, il grava lui-même les nombreuses et magnifiques planches de ses livres, il exécuta cette énorme série de magnifiques dessins éparpillés, dans les bibliothèques scientifiques.
A la Martinique, le P. PLUMIER explora de nombreuses stations extrêmement riches en espères, comme Capesterre, le Morne Rouge et surtout le Morne de la Calebasse, «un des plus beaux endroits, dit-il, que j'aye jamais veu pour le grand nombre de belles plantes qu'il produit». En Haïti, il laissa de côté la partie occupée par les Espagnols, aujourd'hui République de Saint-Domingue, mais visita de nombreuses stations dans l'ouest et le sud ainsi que l’île de la Vache. Enfin il a exploré, mais plus rapidement, les îles Saint-Vincent, Bequia (dans les Grenadines), Saint-Christophe, Santa-Cruz et Saint-Thomas.
Les botanistes américains ne doivent pas oublier qu'il n'a pas récolté sur le continent ; par suite toutes les identifications avec ses dessins tentées pour des espèces proprement continentales, de ce fait deviennent caduques.
PLUMIER n'a laissé aucun herbier: toutes ses plantes et tous ses objets d'histoire naturelle ont péri dans un naufrage; mais heureusement ses manuscrits et ses dessins se trouvaient sur un autre navire [4]. Il ne parle d'ailleurs jamais de ses récoltes ni de ses collections, mais uniquement de ses descriptions et de ses dessins. Chose étrange, le P. LABAT qu'il vit souvent et qui rapporte lui avoir rendu des services, ne fait non plus mention à son sujet d'aucune récolte ni collection de plantes [5].
Cependant comme PLUMIER, du moins dans son premier voyage, récoltait avec le médecin Surian, on peut considérer l'herbier de celui-ci, environ 1.000 plantes en 10 volumes in-folio, conservé au Muséum, comme l'ensemble des types de PLUMIER. Cela confère à ces plantes une importance de tout premier ordre. Leur comparaison avec les superbes planches gravées par le P. PLUMIER montre qu'il aimait dessiner les exemplaires les mieux fleuris, les feuilles les plus riches en folioles, et les fleurs à une échelle agrandie. Au bout de dix-huit mois, après s'être ainsi partagé la besogne, le religieux et le médecin se séparèrent, brouillés, dit cette méchante langue de P. LABAT, en raison de l'extravagante rapacité de Surian. Celui-ci mourut en 1691, intoxiqué avec sa famille, pour avoir voulu utiliser par économie, une herbe purgative du pays.
Au retour de son premier voyage, le P. PLUMIER fut nommé botaniste du roi. Dès 1693 paraissait la Description des Plantes de l'Amérique, ouvrage imprimé et gravé aux frais de l'Etat. Cette publication, eut un retentissement considérable dans le monde savant : elle ne contenait presque rien que du nouveau. Elle se divise en trois parties : 1° Fougères, 2° Aracées, et Pipéracées, 3° plantes grimpantes, dont onze Grenadilles. Les plantes y sont désignées par leurs noms latins et français, en formules brèves constituant une diagnose abrégée, à la façon des anciens botanistes. Vient ensuite une excellente description française très détaillée avec les indications essentielles sur le développement, la station et l’époque de floraison.
Linné a amplement utilisé ce chef-d’œuvre dans la première édition du Species ; il a incorporé en très grand nombre les espèces de PLUMIER à son système Un petit nombre d'autres ont été plus tard réduites par Jacquin (1760) à la nomenclature binaire [6]. Les autres, à l'exception de trois, furent depuis identifiées par Aublet, Swartz, Turpin, Schott et Urban ; trois autres semblent ne plus se retrouver en Haïti ni à la Martinique .[7]
Dans ces diverses espèces, Tournefort puisa pour créer quelques genres nouveaux, lorsqu'il publia en 1700 ses Institutiones rei herbariae, Après que cet ouvrage fondamental eut posé les principes de la description des genres, il devenait possible d'en créer de nouveaux. C'est ce que fit PLUMIER, trois ans après, dans ses Nova Plantarum americanarum genera, il y donnait 106 genres nouveaux [8] avec 219 espèces, décrites d'après les fleurs, les fruits et la partie végétative. En plus il y avait 40 planches de détails analytiques dessinés avec toute la précision alors possible. Ce travail monumental fait de PLUMIER le véritable fondateur de la systématique générique américaine, et Linné lui a reconnu ce titre en adoptant ses genres et en déclarant de leur auteur . « Americanas plantas ad genera coëgit » [9]. Le plus grand nombre de ces noms sont encore en usage aujourd'hui, mais sans que personne songe à en faire honneur à PLUMIER, du fait de l'ingrate convention linnéenne [10]. D'autres, acceptés par Linné, ont été ensuite fondus dans d'autres genres ; d'autres encore, fort bien nommés cependant, ont été laissés de côté par le grand botaniste suédois ou utilisés pour d'autres espèces [11] ; d'autres enfin ont été rejetés par lui, en application de son principe, auquel il manqua souvent lui-même. «On doit rejeter les noms génériques qui n'ont pas une racine grecque ou latine » [12].
C'est PLUMIER qui introduisit l'usage de donner aux genres nouveaux les noms des botanistes marquants : voyageurs, médecins ou naturaliste. On a reproché à ce procédé d'exclure de la nomenclature les mots significatifs. Ce serait vrai s'il était exclusif ; mais tant s'en faut qu'il le soit : la gratitude envers les prédécesseurs ne sera jamais très contagieuse. En tout cas il fait honneur à la délicatesse de sentiments de celui qui l'a inauguré. D'ailleurs PLUMIER ne s'est pas fait faute d'utiliser également les dénominations génériques des anciens auteurs, qu'il semble avoir parfaitement connues, ni d'en emprunter aux langages indigènes. Ainsi ce savant ne fut point un simple descripteur, mais, pénétré de l'esprit de Tournefort, il eut le sens de la systématique et représente par là éminemment l'école française anté-linnéenne.
A la suite de l'ouvrage précédent, PLUMIER dressa un Catalogue des plantes américaines appartenant à des genres déjà décrits dans les Institutiones de Tournefort : soit 705 nouvelles espèces, nommées d'une brève formule descriptive.
L'année après sa mort paraissait le splendide Traité des Fougères de l'Amérique. Il les a dessinées avec un amour particulier : « De toutes les plantes que j'ai descouvertes dans les isles de l'Amérique, écrit-il dans l'introduction, il n'y en a guère qui m'ait fait tant de plaisir que les seules fougères ». Il y représente et décrit 180 espèces, dont 102 d'Haïti, 63 de la Martinique, 32 de la Jamaïque, 15 des Antilles en général [13]. Les excellentes descriptions, en latin et en français, « ne méritent que des éloges », .dit Fée, et l'admirable fidélité des dessins a été reconnue de Fée encore, de Fournier, de Sloane et d'Urban, spécialistes de la flore antillaise.
Le P. PLUMIER dessinait avec une telle facilité que le nombre de ses figures s'élève, dans le catalogue du P. FEUILLÉE cité par Cuvier, à près de 6.000, la plupart au trait, et beaucoup d'entre elles sont coloriées. Le P. LABAT n'exagère en rien lorsqu'il dit de lui qu'il « avait entre autres talents un génie merveilleux pour la botanique et une main admirable pour dessiner les plantes ». Il fut probablement le premier à reconstituer des paysages botaniques, pour rendre des aspects de végétation [14]
A sa mort PLUMIER laissait une œuvre immense : 22 volumes in-folio de dessins et de manuscrits, qui furent dispersés dans les grandes bibliothèques d’Europe : Nationale, Muséum, en Hollande, à Berlin ; d'autres se sont perdus. Vaillant fit copier par Aubriet 508 de ces dessins ; ils formèrent deux in-folio qui passèrent entre les mains de Boerhave et, à sa mort (1738) furent achetés par Burmann, professeur à Amsterdam. Celui-ci, en raison de leur haute valeur, décida de les faire graver à ses frais et les publia de 1755 à 1760. Malheureusement, - et il y a là un problème étrange puisque les dessins d'Aubriet, conservés à la Bibliothèque de l'Université de Groningue, semblent très fidèles, - les gravures sont très loin de la perfection des originaux, et souvent gâtées par des erreurs incroyables ; on y réunit en un seul végétal diverses parties de plantes différentes avec une ignorance et une légèreté sans nom. D'autre part les descriptions données par Burmann ne sont nullement tirées des manuscrits mais créées de toutes pièces par lui d'après les figures, et dans la plus complète ignorance de la flore des Indes occidentales. Beaucoup elles (48) sont encore ignorées des botanistes actuels [15].
Burmann a laissé de côté les espèces «innommées ». Vingt ans plus tard Aublet donna, dans ses Plantes de la Guiane française, quelques espèces non encore publiées de PLUMIER, en lui empruntant ses dénominations, mais sans descriptions ou avec quelques mots seulement. Cavanilles fit .de même. Lamarck enrichit l'Encyclopédie (1783-1797) de diverses espèces nouvelles puisées dans les manuscrits du religieux minime, mais du moins avec les descriptions complètes et généralement après les avoir revues sur les plantes de Surian. Enfin Descourtilz, dans sa Flore pittoresque des Antilles, peinte par lui-même, dit le sous-titre, ne se gêna pas pour emprunter à PLUMIER un grand nombre de dessins, réduits de format, modifiés dans la disposition et l'aspect, « pour remplacer, dit-il, celles de mes descriptions qui ont été perdues ». Il a même été capable de consacrer des chapitres aux propriétés chimiques et médicales d'espèces plumiériennes qui n'ont jamais été retrouvées !
PLUMIER ne borna pas ses études aux plantes. Son premier travail publié rentre déjà dans la zoologie. Jusqu'à lui on considérait la Cochenille comme le fruit, ou la graine de quelque végétal; le premier il démontra péremptoirement que c’est bel et bien un insecte [16]. De ses 6.000 dessins, 1.200 d'après le P. FEUILLÉE se rapportent à des animaux. Il reste de lui au Muséum 7 volumes in-folio de dessins zoologiques, en partie coloriés : oiseaux, poissons, animaux divers des Antilles.
Linné cite presque à chaque page les ouvrages, les manuscrits, les dessins de PLUMIER. Il le classe à la fois parmi les « Reformatores » et les « Restauratores » [17]; nous avons vu suffisamment qu'il eût pu également à juste titre l'ajouter à sa liste des « Fundatores ». Car PLUMIER est le vrai fondateur de la systématique générique américaine.
N'est-il pas profondément regrettable que de tels trésors restent inconnus ? C'est l'occasion de reprendre le vœu de Triana et Planchon, inexaucé depuis soixante-cinq ans : « Il serait digne assurément d'un gouvernement ami des sciences et fier de ses gloires, de publier l’œuvre originale de PLUMIER, œuvre aussi remarquable par la beauté des dessins que par l'exactitude des descriptions. Alors seulement on poserait une base solide au premier édifice de la flore [ajoutons . et de la faune] des Antilles, véritable monument que l'incurie des contemporains de PLUMIER laissa vaguement esquisser par des étrangers au lieu de le montrer en pleine lumière comme un chef-d’œuvre national » [18].
BIBLIOGRAPHIE
Charles
PLUMIER,
minime, Dissertation sur la cochenille,
dans
Mém. Acad. Sc., 1666, II, p. 174.
- Description des Plantes de l'Amérique, in-f°, 108 planches, Paris, 1693.
- Nova Plantarum americanarum genera, in-4°, 40 pl., Paris, 1703.
- Catalogus Plantarum americanarum quarum genera in Institutionibus Rei herborise jam nota sunt, 22 p. in-4°, Paris, 1703, à la suite du précédent,
- Tractatus de Filicibus americanis. Traité des Fougères de l'Amérique (posthume], xxxvi - 146 p., 172 pl., in-f°, Paris, 1705.
- Plantarum americanarum fasciculus I-X, 262 pl., in-f°, éditées par Burmann, Amsterdam, 1755-1760.
Fusée AUBLET, Histoire des Plantes de la Guiane française, 4 vol. in-4°, Londres et Paris, 1775.
A.J. CAVANILLES, Monadelphiae Classis Dissertationes, in-4°, Paris, 1790.
J.-B.-P.-A. de MONNET de LAMARCK, Encyclopédie méthodique. Botanique, 13 vol. in-4°, Paris, 1783-1817.
N.J. von JACQUIN, Fragmenta botanica, in-f°, Vienne, 1800-1809, P. 52-56 et tab. 64-80.
K.F. von MARTIUS Palmetum 0rbignianum, in-4°, Paris, 1843-1846, et Genera et species Palmarum, in-f°, Munich - Leipzig, 1817-1850 - reprend, d'après ses manuscrits et ses dessins, une partie des Palmiers de Plumier.
M.E. DESCOURTILZ, Flore pittoresque et médicale des Antilles, 8 vol. in-8°, Paris, 1821-1982.
MANUSCRITS
Muséum, n° 1-8 : Botanicon Americanum
- n° 1. Filicetum americanum, 192 dessins dont quelques-uns coloriés.
- n° 2-3. Plantae variae, 144-149 dessins à la plume, coloriés ou non.
- n°s 4-5. Phanerogamae, 148-152 dessins à la plume, coloriés ou non.
- n°s 6-7. Plantae variae, 146-144 dessins à la plume, coloriés ou non.
- n° 8. Pteridographia (1704), 139 dessins à la plume, coloriés ou non.
Catalogue du Botanicon au n° 8 ; copie au n° 1335. Autre copie à l'Institut, 312 ; au British Museum.
- n°s
9-10. Synopsis botanica
plantarum jam cognitarum (1703).
- n°s
11-23. Botanographia americana,
3 vol. in-f°, 248 fig. ; Botanicum medium, 2 vol., Penu botanicum, 5 vol., Hortus botanicus, 2 vol., Botanicon parisiense, 1 vol., Area Umbelliferarum,
7 vol. ; tous
remplis de dessins
originaux.
- n°s 24-31, Histoire naturelle des animaux des Antilles, 7 vol. in-f° de dessins originaux en partie coloriés.
- n° 1176, Plan d'édition d'un ouvrage manuscrit de PLUMIER par B. de Jussieu.
[1] L’ordre des Minimes fondé par saint FRANÇOIS DE PAULE au milieu du xve siècle, n’existe plus qu'en Italie et
en Espagne depuis la Révolution française. Il s'était beaucoup
développé en France au XVIe et XVIIe siècles ; sa règle était
particulièrement dure.
[2] Histoire des Sciences naturelles. Paris, t. IV, 1843, p. 74 -76. - Charles PLUMIER est né à Marseille le 20 avril 1646 ; à 16 ans il entre chez les Minimes, étudie d'abord les mathématiques sous la direction du P. MAIGNAN, termine ses études à Rome, où il suit les cours de botanique du P. Philippe SERGEANT, se lie avec BOCCONE et DE ONUPHRIIS. De retour en France, il herborise en Provence et dans les Alpes avec GARIDEL et TOURNEFORT, réunit un herbier considérable, dont il dessine la plupart des espèces en vue d'un nouveau Pinax. Mais une direction toute différente est imprimée à sa vie lorsque Michel BÉGON, ancien intendant de Saint-Domingue et intendant des Galères à Marseille, chargé par le roi de trouver un naturaliste qui voulût explorer les Antilles proposa ce rôle à J. D. SURIAN, médecin et apothicaire marseillais, qui offrit à PLUMIER de partir avec lui. 1er voyage : 1689 - 1690 ; second, 1693 ; troisième, 1696 - 1697. FAGON désirant connaître les arbres à quinquina le décida à un quatrième voyage au Pérou. Il se mit en route et mourut près de Cadix, le 20 novembre 1704.
[3] Ign. URBAN, Plumiers Leben
und Schriften nebst einem Schlüssel zu seinen Blu- lenplionzeii, in-8°,
Dahlem, 1920 (Repertorium,
Beihefte V.). Annoncé
aussi sous le nom de Clavis Plumeriana,
p. 1. -- Nous avons
beaucoup puisé dans cet excellent travail d'un maître de la
botanique.
[4] LISTER, A journey to
Paris in the year 1698, Londres,
1699. 3e éd., p. 75.
[5] LABAT, Nouveau Voyage aux Isles, 1er éd., t. IV, 1722, p. 10
et 24.
[6] Nic.-.Jos. JACQUIN, Enumeratio Systematica plantarum quas in insulis .... in-8°, Leyde, 1760.
[7] Pour les noms modernes de ces plantes, cf. URBAN, l.c.. p. 11-21.
[8] TOURNEFORT (1694) connaissait 698 genres pour 10.146 espèces ; LINNÉ (1737) en admit 935 pour 8.551 espèces, dont 7.728 de phanérogames ; l'apport de PLUMIER est donc environ de 1l % des genres linnéens.
[9] Philosophia botanica, 139.
[10] Tels sont Bauhinia, Brunfelsia, Dalechampia, Dioscorea, Dorstenia, Fuchsia, Gesneria, Lobelia. Matthiola, Pluknetia. Peireskia, etc.
[11] Sont dans ce dernier cas : Cortusa, Lonicera, Saururus, Vanilla.
[12] Philosophia botanica, 163.
[13] Pour leur identification, consulter FÉE. Histoire des Fougères et des Lycopodes des Antilles, Paris, 1866. p. 138-149 : c'est un parfait interprète de PLUMIER. - Les figures de James PETIVER, Pterigraphia americana icones continens Filicum.... in-f°. Londres, 1712, ne sont pour la plupart pas autre chose que les gravures de PLUMIER très réduites.
[14] Voir sa pl. 41
dans la Description
[15] Pour les
identifications, voir URBAN, l.c., p.35-100
[16] Il s’agit de la
Cochenille américaine. Dactylopius
Coccus Costa (Coccus Cacti qui vit sur diverses
espèces : Nopalea (Opuntia) cochenillifera
(L.) Salm-Dyck, Opuntia Tuna Mill., 0. villgaris Mill., 0. monacantha
Haw., 0. decumania
Haw.,.. Peireskia aculeata Mill., etc. Elle était l'objet d’une culture
importante au Mexique, dans l'Amérique centrale. au
Pérou. etc., dès le temps de CORTEZ
(1518)- C'est LEUWENHOEK qui, en 1703 détermina définitivement
l'animal. Son importance industrielle était très grande avant la
découverte des couleurs d'aniline. La Cochenille est encore usitée
en thérapeutique
[17] LINNÉ, Amoenitates Acad., t. 111. p. 379, t. VI, p. 306; Species, 2e édition.
[18] Dans Annales des Sciences naturelles, IVe
série, XVIII, p. 361 ; cf. des mêmes. t. XIII, p. 336 et suiv. - Les
noms donnés par PLUMIER sont réunis avec leur synonymie dans URBAN,
1. c., p. 101-180. -
Quelques hommages botaniques conservent son nom dans la
nomenclature. TOURNEFORT a créé le genre Plumeria (Plumieria
L.) pour le Frangipanier. Ajoutons :Cardamine Plumieri
Villars, Mulgedium
(Cicerbita) Plumieri
Vill. nommées d'après les dessins
manuscrits de PLUMIER (Villars, Hist. Pl. Dauph.. 111, 360); Limnacharis
Plumieri Richard, plante
découverte par PLUMIER à Saint-Domingue, Magnolia
Plumieri Sw., Scaevola
Plumieri Vahl.
etc.. etc.