[A quoi reconnaît-on un Begonia] [Les feuilles] [Les autres membres de la famille]
Patrick Rose
Merci de citer ce travail
comme suit :
ROSE Patrick (2002)
Botanique
Conservatoire du Begonia, publication interne
En botanique, les plantes sont classées d'après leur mode de reproduction, ici, la fleur.
Toutes ces plantes sont classées botaniquement dans la famille des Begoniaceae, et dans le genre botanique Begonia, d'abord à cause de leur diagramme floral, qui est quasiment identique pour l'ensemble des Begonia. Les diverses variantes, ne sont en fait que des étapes évolutives, qui représentent les exceptions du genre.
L'inflorescence est généralement axillaire (se situe à l'aisselle d'une feuille).
Il y a d'abord, deux types de fleurs, mâles et femelles. La fleur de Begonia est d'un dimorphisme sexuel évident, elle est monoïque ou monoecique (du grec monos : un seul, et oïkos : habitat), puisque le Begonia a des fleurs mâles et femelles sur le même pied (à distinguer des plantes dioïques comme le houx, qui a des pieds mâles et femelles), mais elle n'est pas hermaphrodite, puisque ces fleurs mâles et femelles sont distinctes : le Begonia est dit bisexué et ses fleurs unisexuées.
La plupart du temps, et c'est principalement vrai sur les grosses grappes de Begonia bambusiformes, il y a ramification dichotomique. Chaque "branche" de la hampe florale, ou du pédoncule, part très régulièrement et très symétriquement.
Il y a ensuite protandrie : les fleurs mâles apparaissent les premières (protandrie ou protérandrie : du grec proteros : le premier, andros : mâle).
Les fleurs mâles sont très simples, très sobres, elles n'ont en général que quatre tépales, avec un petit bouquet d'étamines jaunes au cœur, qui porte le pollen : c'est l'androcée ou appareil génital mâle (les étamines sont généralement insérées en groupe de quatre avec des filets qui peuvent être libres ou confondus, et de nombreuses anthères de différentes formes).
Les fleurs femelles viennent ensuite, en général, au quatrième, cinquième ou sixième rang de la ramification dichotomique, et sont alors beaucoup plus volumineuses. Elles sont composées de deux à cinq pétales, et au cœur, se trouvent trois styles bifides (scindés en deux parties), soudés à la base, ou très rarement libres.
Au-dessus (en fait, au-dessous botaniquement, puisque la grappe retombe), se trouve l'ovaire infère (se dit d'un ovaire, et donc du fruit qui en dérive, situé au-dessous du niveau d'insertion sur le réceptacle des autres pièces florales ; la fleur elle-même est dite épigyne) , qui donne à la grappe de fleurs son volume. Il est la plupart du temps à trois loges, et dit pour cela, tricarpellé, parfois à une (fusiforme), ou quatre loges (nombreux Begonia africains rhizomateux, en rosette, à feuilles à fleurs jaunes : B. quadrialata, B. prismatocarpa). Ces trois carpelles portent dans leur grande majorité, trois ailes, plus ou moins allongées, arrondies ou triangulaires, parfois inégales.
Ces loges contiennent le placenta, avec les ovules (parfois très divisés), qui une fois fécondés, donneront les graines.
Le fruit est une capsule à fente déhiscente (sèche après fécondation, et se fend après dessiccation / rétractation), qui peut parfois présenter un aspect charnu (Begonia asiatiques, qui mettent très longtemps à se dessécher), ou une baie triloculaire (fruit bacciforme des Begonia épiphytes africains (B. ampla, B. baccata, B. molleri, B. mannii)).
Les graines sont petites, parmi les plus fines du règne végétal, à peine concurrencées dans leur finesse par quelques orchidées ou quelques solanacées, très nombreuses : plus de 50.000 au gramme, à albumen rare ou nul.
Soulignons pour finir, que de nombreuses fleurs sont parfumées, surtout en atmosphère chaude et humide, un peu confinée, comme celle d'une serre, ou d'une salle de bain (B. 'Douglas Nisbet', B. 'Honeysuckle' (le Chèvrefeuille), B. 'Lois Burks', B. corallina, B. masoniana, B. 'Orange Rubra', B. 'Orange Parade', B. 'Lenore Olivier' et tous les descendants de B. dichroa, B. 'Florence Rita', B. 'Di-Erna', B. 'Di-Anna', B. 'Tom Ment', B. 'Rubayiat', B. convallariodora - Convallaria maialis : le muguet - "à odeur de muguet").
Autres caractéristiques : En dehors des fleurs, différents critères permettent de reconnaître un Begonia.
Les feuilles peuvent présenter une multitude de formes et d'aspects différents, mais elles sont toujours alternes, toujours inéquilatérales, à quelques exceptions près à lobes Asymétriques (on les compare souvent à des "Ailes d'Ange", surtout les bambusiformes américains ou leurs héritiers, ou à des "Oreilles d'Éléphant" chez les buissonnants).
Elles peuvent mesurer de 0,2 cm (B. foliosa) à 80 cm de large, pour 1 à 80 cm (B. françoisii) de longueur ou de diamètre. Elles sont à pétiole plus ou moins long, accompagné de deux stipules généralement larges, caduques ou plus rarement persistantes (B. venosa).
Elles sont parfois :
Ø peltées (B. goegoensis, B. peltata, B. lubbersii, B. listada, B. nelumbiifolia, B. conchifolia) ;
Ø
lancéolées (B. angraensis, B. lanceolata,
B. 'Bebe', B.
fulvo-setulosa)
Ø aciculaires (B. bogneri) (en forme d'aiguille)
Ø lobées (B. heracleifolia, B. crassicaulis, B. diadema, B. deliciosa, B. wollnyi, B. aconitifolia, B. 'Little Brother Montgomery')
Ø palmées (B. carolineifolia, B. luxurians, B. macdougalli, B. circumlobata, B. hemsleyana, B. 'Rex Cultorum' cv 'Benitoshiba')
Ø crispées (B. manicata 'Crispa', B. 'Crestabruchii', B. 'Bunchii', B. 'Lime Swirl')
Ø velues (B. metallica, B. scharffii, B. scharffiana, B. bradei, B. rufosericea et leurs hybrides)
Ø spiralées (B. 'Erythrophylla Helix', B. 'Rex Cultorum' cvs 'Comtesse Louise Erdoedy', 'Green Countess Erdoedy', 'Lalomie', 'Helen Blais',...) ;
Ø double spiralées (B. 'Sweet Magic').
et les Begonia sont ainsi : " à feuilles de Ricin " (Ricinus) (B. ‘Ricinifolia’), " à feuilles de Hêtre " (Fagus) (B. fagifolia), " à feuilles de Saule " (Salix) (B. salicifolia), " à feuilles de Charme " (Carpinus) (B. carpinifolia), " à feuilles de Lotus " (Nelumbo) (B. nelumbiifolia), " à feuilles de Grande Berce " (Heracleum) (B. heracleifolia) ; "en forme de Fuchsia (B. fuchsioïdes)".
Contrairement à ce que l'on prétend généralement, le Begonia n'est pas le seul genre de la famille des Begoniaceae. En effet, deux autres la complètent, tout en ne présentant, il est vrai, que des différences assez minimes.
Le genre Symbegonia (Warburg)
Ce genre présente une seule différence avec les deux autres : il a des pétales confondus, et est donc gamopétale, Begonia et Hillebrandia étant dialypétales. Il ne compte qu'un petit nombre de représentants : dix à douze espèces selon les botanistes, quasiment toutes originaires de Nouvelle-Guinée
Le genre Hillebrandia (Oliver)
Une seule espèce, H. sandwicensis, découverte en 1866 à HAWAII. Genre endémique (nom local : pua maka nui) dédié au Docteur Hillebrandt, botaniste qui envoya le premier des échantillons aux serres de Kew.
Plante rhizomateuse, elle se distingue par un ovaire semi-infère biloculé (les deux autres genres ayant des ovaires infères triloculés).